Chants des 7 provinces

Jusqu'à une époque très récente, la langue basque n'a pas été écrite mais presque exclusivement parlée. Sans aucun doute, ceci a facilité le développement de sa musicalité et c'est la raison pour laquelle la relation langue=musique est particulièrement intéressante.
Essentiellement mélodique et syllabique (une note, une syllabe), notre musique chantée se réfère sans cesse à l'histoire, à la terre, aux métiers, aux coutumes et modes de vie dont elle s'inspire. Notre laconisme proverbial explique d'autre part que l'on considère toujours comme important ce qui est exprimé et chanté. C'est l'une des raisons de sa plénitude, de sa force et de sa profondeur, exempte de toute mièvrerie et de vulgarité. Il n'est pas rare de constater qu'un même air serve des paroles ou des poèmes différents et qu'à l'inverse, un texte identique soit, selon les endroits, interprété sur des mélodies diverses.
Celles-ci se veulent libres et mesurées à la fois, refusant d'être systématiquement enfermées dans un rythme "conçu à priori". Si nos chants sont réguliers dans leur architecture, ils ne le sont pas toujours en ce qui concerne le rythme qui offre de grandes variétés, même à l'intérieur d'une mélodie donnée.
A l'image de son peuple, le chant basque se caractérise par sa tranquilité et sa douceur, empreint de mélancolie sereine et souvent contemplative. Dès lors, si les basques chantent en tous temps et en toutes circonstances, et si on leur accorde le mérite de le faire mieux que d'autres, c'est sans doute parce qu'ils portent ce privilège depuis la nuit des temps dans leurs gènes, dans leur voix, dans leur coeur. (Texte de J.C Landart)