Il n'y a pas de fêtes sans musique, c'est une évidence. A Bayonne, c'est de musiques au pluriel qu'il faut parler. Du txistulari qui à lui tout seul peut emporter une bande d'amis dans le fandango le plus effréné jusqu'aux bandas qui permettent, comme disait l'autre, à l'Espagne de pousser un peu sa corne. Harmonie, bandas, groupes divers, tous ont leur place dans la fête. C'est une question de moment et d'ambiance. Nostalgique, les soirs d'ouverture sur la Place de la Liberté quand les terrasses des bars se transforment en cafés-concerts. Insolente, lorsqu'elle empêche le Président du Comité des fêtes de terminer son discours. Trépidente, quand le bruit de la grosse caisse ne donne plus à la ville qu'un seul battement de coeur. Recueillie, pour la messe des bandas où la joie prend un sens moins futile.
La musique a toutes ces couleurs à Bayonne. Et sûrement bien d'autres. Les fêtes sont un prisme illimité où chacun amène sa touche. C'est le formidable aigi d'une jota qui surgit du fond d'une casemate, le chant basque qui peut faire taire illico tout un comptoir ou la guitare qui soutient des voix naturelles à faire palir d'envie tous les conservatoires du monde.
Musiques et fêtes mêlées, emmêlées, dans cinq jours et cinq nuits de fièvres. Cinq, comme les lignes d'une partition qui reste inachevée pour notre plaisir à tous.