D’origine basque, le Garazi est un orchestre protéiforme et atypique capable en un instant de faire basculer le "Boléro" de Ravel dans son enfance ou de faire chavirer le classique "Besame Mucho" sous une avalanche de rythmes tonitruants.
Comme son confrère catalan, le Garazi a un goût prononcé pour les reprises de thèmes populaires chantés ou non ainsi que pour les reprises de musiques de films. Plus qu’un simple orchestre de reprises, le Garazi Philantropik(e) Orkestra est un tourbillon musical transcendant ses modèles, inclassable tant dans sa forme que dans l’esprit.
Composé de six musiciens multi-instrumentistes, leur musique s'apparente à de la fanfare mais en repousse les frontières. Amoureux du son des vieux bals du Pays Basque intérieur où se croisaient des accordéonistes rêveurs et des danseurs de flamenco, ils exploitent leurs propres défaillances techniques dans des instruments où ils s'illustrent en principe peu. Ce qui donne des lignes affreusement fausses au trombone, mais terriblement poétiques, au moins autant en tout cas que les roulements de tambour de la violoncelliste et ses crash de cymbale. Le rendu est très poétique, où se croisent le xylophone, la contrebasse, le tuba, l'accordéon, le violoncelle, de nombreux jouets stupides (flûte à coulisse, canard en plastique, pistolet laser) et des percussions inattendues.
Leur spectacle est très visuel. On est d'ailleurs toujours un peu déconcerté par le nombre d'instruments qu'on peut trouver sur leur scène, et par les couleurs. Bref, une musique très théâtrale.