Lors d'un conseil municipal, le 16 octobre 1881, la municipalité de Saint-Jean-de-Luz, sous la conduite de son maire, le docteur Martin Guilbeau, républicain et mélomane, décide de créer une Fanfare Municipale. Cette décision aboutit à l'inauguration du kioske à musique de la place Louis XIV le 5 mars 1883.
Pendant la belle époque (1900-1914), la fanfare fut dirigée par deux luziens: Marcel Vicendoritz (1863-1924) d'abord, auteur de plusieurs fandangos dont les célèbres "Kinkiri-kunkuru" et "Donibade" (celui-ci "volé" par Francis Lopez pour le chanteur de Mexico sous le titre "Il est un coin de France"), et Jean Etcheverrigaray (1877-1952) ensuite, auteur de "Itsas Gisoneri", "Churrut", "Clara" etc...
Par rapport au fandano traditionnel, le fandango luzien présente l'originalité d'un trio chanté. Cette particularité est dûe à Mrs Vicendoritz et Etcheverrigaray. Chaque fois qu'il revenait dans son cher Pays Basque, Maurice Ravel assistait à tous les concerts de la fanfare municipale et regardait danser des dizaines de couples au son des fandangos luziens.
Après la 1ère Guerre Mondiale, monsieur Dupouy prit la direction de la fanfare et fit de celle-ci l'Harmonie Municipale. Mr Dardisquy lui succéda et malheureusement arriva la seconde Guerre Mondiale. De 1945 à 1950, Monsieur Chaffin, nouveau directeur, sortit l'harmonie de sa torpeur.
En 1950, René Lahetjuzan (1908-1980) prit la relève. Une nouvelle époque naissait qui remplit de joie la population luzienne et les estivants lors des concerts place Louis XIV consacrés à la musique basque avec les ténors Duhaldeborde, Colombet, Diaz, les fandangos chantés par les musiciens et Arrantzaleak.
En 1980, arrive René Zugarramurdi et personne n'a oublié le concert du centenaire de l'Harmonie à l'église le 10 octobre 1981. Depuis 1989, la direction de l'Harmonie est confiée à Christian Aboucaya. Actuellement, le groupe se compose de 47 éléments au sein desquels s'épanouissent de nombreux jeunes. Il s'est fixé pour but de maintenir et de propager la musique traditionnelle basque en privilégiant les compositions de ses glorieux ainés.